Un long voyage (2020)


Avant de commencer la présentation de ce livre, sachez que je l’ai reçu en service de presse, sous format PDF, et que je remercie les Éditions « Aux Forges de Vulcain » pour leur confiance et le site NetGalley qui a permis ceci !

J’attire également votre attention sur le fait que cette chronique est la vingtième du blog « Poutine Hurlante » et que je vous remercie tous chaleureusement pour votre soutien !

« Un long voyage » est le premier roman de Claire Duvivier et est publié depuis mai 2020 aux Forges de Vulcain (ceux-là mêmes qui nous ont fait découvrir Rivers Solomon et son superbe « L’Incivilité des fantômes » dont je vous parlais ici). Claire Duvivier est à l’origine éditrice aux Éditions Asphalte qu’elle a cofondé.

Pour être absolument honnête, je ne pensais pas du tout lire ce livre à la base. Il ne me semblait pas être dans le spectre de ceux qui pouvaient m’intéresser, ou peut-être dans ceux à lire « plus tard » (jamais). Et j’ai failli faire une grosse erreur. J’ai vu une avalanche de critiques positives par plusieurs chroniqueurs en qui j’ai confiance, et je me suis souvenu que, jusqu’à maintenant, tout ce que j’avais lu de cette maison d’édition m’avait toujours beaucoup plu.

J’ai donc découvert « Un long voyage » en sachant vaguement de quoi il parlait, à savoir « un voyage à tendance fantasy dans un pays imaginaire ».

Alors, oui c’est ça, mais c’est surtout bien plus.

L’histoire débute dans « l’Archipel ». La mère de Liesse ne peut plus subvenir à ses besoins et la loi tribale est claire sur ce point : la noyade. Celle-ci décide de l’emmener à Tanitamo, la capitale, pour le donner à l’Empire Quaïmite, qui possède un comptoir commercial sur l’île. Elle est accueillie par deux bureaucrates, qui après une longue hésitation, lui signent un contrat de servitude. L’esclavage n’existe plus dans l’Empire, mais ils ont bien conscience qu’un refus signifierait la mort du petit garçon.

L’Archipel est une zone du monde reculé, mais qui y occupe une place stratégique, car les navires s’y arrêtent pour ravitailler. Elle est au centre de zone de tension entre « l’Empire » (qui a vu son Empereur disparaître depuis des années) et la « Seconde Hégémonie » (qui n’hésite pas à massacrer pour étendre son pouvoir). L’Archipel est donc très intéressé de conclure un pacte avec l’Empire qui voit aussi d’un très bon œil ce rapprochement que l’on verra se construire à travers les yeux de Liesse.

Car Liesse grandit, devient un témoin silencieux des intrigues d’État et sa présence rassurante s’impose doucement parmi les fonctionnaires de l’Empire Quaïmite. N’ayant jamais été traité comme un esclave, cette histoire est peu à peu oubliée, autant par facilité morale que par véritable oubli. Sauf que…

L’ancien Gouverneur, qui avait accepté le sort de Liesse à condition que ses deux maîtres l’éduquent du mieux qu’ils peuvent, quitte l’Archipel pour prendre sa retraite et est remplacé par une nouvelle Gouverneuse que tous redoutent. Issue d’une vieille famille et descendante directe de l’Empereur, Malvine Zélina de Félarasie (avouez que le nom claque quand même…) arrive sur l’Archipel où tout est à faire. Malgré des craintes sur son relative jeune âge, Malvine se révèle rapidement être à la hauteur de la tache démesurée qui l’attend : rendre l’Archipel incontournable malgré la progression de la technologie maritime et en faire une nouvelle province de l’Empire. Tout indique alors qu’elle est la femme providentielle. Elle s’attelera donc rapidement à la création d’une nouvelle capitale : Port-Imperial.

Une fois cinq années écoulées très rapidement, Melvine doit repartir pour un nouveau poste selon le code très administratif de l’Empire. Elle partira dans une province sécessionniste et aménera, par un concours de circonstances, Liesse comme second. Celui-ci devra préparer sur place l’arrivée de la Gouverneuse avant que celle-ci arrive quelques semaines après. Sauf que…

C’est là que va intervenir le côté « fantasy » du roman mais vous le découvrirez par vous-même !

C’est un beau et grand roman, très complet, à tel point que quand j’en avais lu 90 % je ne m’imaginais pas encore en voir la fin.

Le style du roman aussi est très intéressant. Il est écrit sous forme d’un récit écrit par Liesse, comme ses mémoires, et qui sont destinées à un certain Gémétous, qui semble exclusivement intéressé par le personnage de la Gouverneuse, Malvine Zélina de Félarasie, et dont on ne connaîtra la véritable identité que dans les dernières pages. De par son récit, nous savons donc tout de suite que Liesse passera au travers de cette histoire puisque c’est lui qui raconte l’histoire, mais il saura mettre dans son récit des indices pour des événements futurs qui donneront le goût de lire la suite.

« Un long voyage » est donc un roman qui est tombé à pic pour le confinement puisqu’il mêle dépaysement permanent et légère étrangeté. Tout est neuf, tout est frais, tout bouge.

Ne croyez pas par contre que c’est un roman léger. Ce n’est pas une histoire d’un destin tout tracé, d’une ascension sociale avec un happy end, loin de là. C’est un roman magnifiquement tragique, car il parle de la vie et du temps qui passe, de notre place dans la société et celle qu’on croit yavoir. Liesse, esclave administratif de l’Empire Quaïmite, connaîtra des hauts et des bas, Melvine aussi.

Vous ne lirez pas une soupe de l’été en lisant « Un long voyage », vous lirez un roman qui vous touchera au plus profond de vous, j’en suis absolument certain.

Bonne lecture, et n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires !

PS : Claire Duvivier est déjà actuellement en train d’écrire un second roman, d’Imaginaire encore !


Titre : Un long voyage
Auteur : Claire Duvivier
Maison d’édition : Aux Forges de Vulcain
Publication : 2020-05-29
Nombres de pages : 240 pages


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